Bon, vous aurez compris, l’inspiration est encore dans un creux… Et comme en plus le temps manque…
Oui parce qu’on a à nouveau déménagé. Notre ancien propriétaire à tout d’un coup décidé que finalement il voulait vendre la maison. Donc voilà, un an après, c’est reparti pour les cartons! Certes on ne s’est déplacé que de 4 km, mais démonter les meubles, faire les cartons… C’est presque pareil pour 4 km ou pour 9 000 km ! Bon c’est vrai qu’on peut se permettre de ne pas fermer tous les cartons ou d’emporter certaines affaires en vrac dans des sacs. Et puis il faut transférer tous les contrats, refaire sa prise d’alimentation à Titine, changer de fournisseur internet parce que l’ancien ne trouve pas le signal dans la nouvelle maison, etc… Mais voilà, on y est, c’est notre nouveau chez nous :
Vous remarquerez Titine à côté de sa prise d’alimentation à droite.
À part ça c’est le printemps et même si on est dans le désert, c’est la saison des fleurs ! L’usine où je travaille a planté plein de cactus et de plantes du désert, ce qui fait que l’entrée est inhabituellement colorée :
Cette dernière est toute l’année une espèce de grosse ronce rigide et grise avec 2-3 feuilles vertes rabougries de temps en temps. Sauf pendant une semaine où elle fait ces magnifiques fleurs rouges. Qui l’eût cru en la voyant le reste du temps?
Allez, sur ces considérations botanico-philosophiques, je vous salue bien bas et, promis, je commence déjà à penser au prochain sujet…
Nous en étions donc restés à ma tentative manquée d’aller visiter les pétroglyphes de Samalayuca. L’idée était de coupler cette visite avec celle de Hueco Tanks qui possède aussi de jolis dessins rupestres.
Me voici donc le lendemain, la batterie chargée à bloc, en direction de la réserve naturelle de Hueco Tanks, côté US. Comme la veille, le trajet étant un peu long, je m’étais promis que si je passais en-dessous de 50 % de capacité avant d’arriver, je ferai demi-tour. En fait j’ai passé cette limite alors qu’il me restait encore une bonne vingtaine de km à parcourir. J’ai hésité -pas longtemps- et j’ai continué mon chemin!… Arrivé à destination, il me restait un tiers de capacité…
Hueco Tanks, c’est un étonnant ensemble de 3 gros rochers au milieu du désert. Comme beaucoup de choses ici, son nom est un mélange des deux principales langues de la région: ‘Hueco’ signifie ‘creux’ en espagnol et ‘Tanks’ signifie ‘citerne’ en anglais. Vous l’aurez compris, les rochers en question sont plein de creux naturels qui forment autant de petites mares pendant la saison des pluies, et conserve l’eau si précieuse dans le désert pendant de longues périodes.
L’entrée du parc ressemble à ça :
Et effectivement, les rochers sont pleins de creux :
J’avais pensé venir très tôt car les rangers organisent des observations d’animaux le matin. J’ai vite abandonné l’idée mais j’ai quand même fait de belles rencontres au cours de ma ballade, et ce dès le premier virage où je suis tombé sur un roadrunner (ou grand géocoucou) plus connus chez les amateurs de dessins animés sous le nom de Bip-Bip.
Oui, le Bip-bip du dessin animé ressemble plus à une autruche qu’un roadrunner qui n’est pas si haut sur pattes et pas si coloré. Par contre j’ai cherché en vain le coyote. Il avait dû tomber d’un rocher…
Désolé de la mauvaise qualité des images, je n’avais que mon téléphone pour prendre des photos. C’est pour ça que vous n’aurez pas les photos des magnifiques libellules bleues que j’ai vues plus loin. Je vous mets un lézard pour prouver qu’ils n’étaient pas farouches, mais ça ne rend pas grand chose.
Et les peintures rupestres dans tout ça? Et bien à l’entrée on vous remet un plan en expliquant que le premier rocher est libre d’accès mais par contre les deux autres ne sont accessibles que sur visite guidée à cause du vandalisme passé. Et devinez où sont les plus belles peintures?… En plus, sur les 6 ou 7 que j’aurais pu voir, je n’en ai trouvées que 2 (et pourtant j’ai crapahuté) et ils étaient tellement abîmés que je ne les ai même pas photographiés. Bref, une fois de plus, il faudra revenir, en réservant la visite guidée cette fois-ci…
Mais la faune, la flore, et le plaisir d’escalader les rochers ont bien sauvé la journée.
Le film d’introduction obligatoire avant la ballade montrait de drôles de crevettes et je sautais donc de mare en mare en espérant les rencontrer. Je n’ai vu au début que des têtards mais près du sommet, je les ai enfin rencontrées et je n’ai pas été déçu! Ce sont des Triops longicaudatus, une espèce de crustacé d’eau douce qui aurait plus de 200 millions d’année. Leur méthode de survie? Ils pondent des œufs capables de survivre à 20 ans de sécheresse! Et quand enfin vient la pluie, la mare grouille de vie! J’adore leur tête comme un bouclier et leurs papattes qui pédalent à toute vitesse pour avancer. Voyez plutôt!
Après tout ça, une petite pause au sommet!
Admirez tout ce vert! On ne se croirait pas au milieu du désert! C’est qu’il avait plus la veille : dans ce cas, le paysage ocre monotone prend temporairement des couleurs brun et vert!…
Le chemin du retour a été plus accidenté et moins fructueux. Juste avant la fin tout de même, un lièvre est venu me dire au revoir.
Retour à la voiture et à d’autres soucis : la batterie! J’avais repéré une borne de recharge gratuite dans une galerie marchande à El Paso, mais il y avait encore plus de 40 km de désert à traverser… Je n’ai pas fait le malin et j’ai roulé lentement et sans air conditionné. En fait j’avais encore « largement » de quoi arriver. Et pendant que Titine rechargeait ses batteries, moi je rechargeais les miennes avec un délicieux sushi. Idéal non?